écritures contemporaines

Depuis 2009, la Bibliothèque inter-uni­ver­si­taire Denis Diderot de Lyon et le CERCC orga­ni­sent au sein de la biblio­thè­que des ren­contres avec des écrivains contem­po­rains. Cette mani­fes­ta­tion cor­res­pon­dait au désir de dépla­cer les lieux tra­di­tion­nels des ren­contres, en fai­sant réson­ner la voix des écrivains dans des lieux habi­tués à la lec­ture silen­cieuse. Manière de rap­pe­ler que la biblio­thè­que n’est pas un monu­ment, mais une mémoire vive et habi­tée.


Rencontre avec Jean-Michel Delacomptée, jeudi 15 décembre 2016

À la Bibliothèque Diderot de Lyon, à 17h.

Écrivain et éditeur, Jean-Michel Delacomptée est un por­trai­tiste au trait vif, qui sait capter les sil­houet­tes des siè­cles passés, Montaigne, Ambroise Paré ou Bossuet, mais pour mieux dire notre temps pré­sent. Son œuvre, prin­ci­pa­le­ment publiée dans la col­lec­tion « L’un et l’autre », mani­feste avec inten­sité ce goût des autres qui anime la lit­té­ra­ture contem­po­raine.



Rencontre avec Martine Sonnet, jeudi 4 avril 2013

À la Bibliothèque Diderot de Lyon, à 17h.

Entre archi­ves fami­lia­les et saisie du monde au pré­sent, Martine Sonnet sait capter les figu­res minus­cu­les ou les non-lieux de la moder­nité. Car cette his­to­rienne sait l’impor­tance du docu­ment et la néces­sité du savoir exact, pour res­ti­tuer les êtres effa­cés et les lieux ina­per­çus. Ce projet lit­té­raire, qui s’atta­che à la façon de Georges Perec à saisir l’infraor­di­naire ou de rendre hom­mage aux figu­res de peu, ins­pecte et inven­to­rie les lieux de la moder­nité –gare et usine– en menant l’enquête pour mieux renou­ve­ler le regard. Cette ren­contre conclut l’Atelier de recher­che sur la lit­té­ra­ture contem­po­raine pro­posé par Laurent Demanze, au sein de l’ENS de Lyon.



Rencontre avec Tanguy Viel, jeudi 13 décembre 2012

Entre jubi­la­tion du recy­clage et mélan­co­lie de la répé­ti­tion, les romans de Tanguy Viel s’affron­tent à l’enchan­te­ment du cinéma, au consen­te­ment immé­diat à ses intri­gues et à la puis­sance de ses figu­res. Et s’il tra­vaille dès lors à dépla­cer les codes du cinéma et du film noir, à sol­li­ci­ter une mémoire de ciné­phile par allu­sions inter­po­sées, entre Hitchcock et De Palma, c’est tou­jours pour mettre en scène la dif­fi­culté contem­po­raine à raconter des his­toi­res, et la situa­tion cri­ti­que de la lit­té­ra­ture face au charme des nar­ra­tions ciné­ma­to­gra­phi­ques. Cette ren­contre conclut le sémi­naire pro­posé par Laurent Demanze, au sein de l’ENS de Lyon.



Rencontre avec Vincent Delecroix, jeudi 24 novembre 2011

Depuis la paru­tion de son pre­mier roman en 2003, l’œuvre de Vincent Delecroix oscille entre mélan­co­lie et ironie. Car qu’il com­pose des essais, invente des romans ou rédige la bio­gra­phie d’Achille, au croi­se­ment des genres et des dis­ci­pli­nes, il montre la puis­sance de déri­sion et de sar­casme de la mélan­co­lie. Elle n’est alors ni un abat­te­ment ni un décou­ra­ge­ment, mais un déca­lage amusé ou une séces­sion ana­chro­ni­que pour dire les incongrui­tés et les bizar­re­ries du monde.



Rencontre avec Stéphane Audeguy, mardi 30 novembre 2010

Tour à tour explo­ra­tion géo­gra­phi­que, fable scien­ti­fi­que et réé­cri­ture ludi­que, les romans de Stéphane Audeguy ont fait de la variété leur prin­cipe. Car se joue de livre en livre une curio­sité aigui­sée, qui le mène de l’his­toire des nuages aux figu­res de la mons­truo­sité, et des canards méca­ni­ques de Vaucanson aux romans oubliés de Pigault-Lebrun. Mais tou­jours, il s’agit pour lui de célé­brer la jubi­la­tion du rire et l’énergie du désir pour cons­truire à mesure les formes actuel­les d’un gai savoir.



Rencontre avec Pierre Senges, jeudi 8 avril 2010

Pierre Senges est un arpen­teur de biblio­thè­que. Lecteur com­pul­sif, il tra­verse les savoirs et par­court les scien­ces mais pour avec humour et ironie. A la façon de Bouvard et Péuchet, il cons­ti­tue à mesure une ency­clo­pé­die en farce : qu’il s’atta­che à l’ana­to­mie dans Veuves au maquillage, à la décou­verte de l’Amérique dans La Réfutation majeure ou à la bota­ni­que dans Ruines-de-Rome, c’est pour com­po­ser des romans tout à la fois érudits et ludi­ques, qui disent l’envers de l’his­toire et les tra­vers du savoir.



Rencontre avec Gérard Macé, jeudi 28 janvier 2010

Proses poé­ti­ques et bio­gra­phies ima­gi­nai­res, rêve­ries érudites et pho­to­gra­phies, l’œuvre de Gérard Macé s’écrit à l’écart des genres. C’est tou­jours le goût du mou­ve­ment et du dépla­ce­ment qui anime ses textes. Car l’écrivain ne sépare pas l’allant des pages lues et les plai­sirs du voyage, les déri­ves de la rêve­rie poé­ti­que et les déli­ces de la tra­duc­tion : il lui faut pour écrire faire l’expé­rience d’un décen­tre­ment ou d’un détour, en un mot d’une inquié­tude ou d’une intran­quillité. Malgré son goût des savoirs et de la biblio­phi­lie, il troque ainsi sou­vent contre les figu­res immo­bi­les de l’érudit et des salles d’étude, celles du col­por­teur et ces biblio­thè­ques des rues que sont les bazars. Après de longs détours, il revient récem­ment à la poésie dans Promesse, tour et pres­tige (Gallimard, 2009). Ce récent recueil poé­ti­que, com­posé de trois par­ties, épouse la dra­ma­tur­gie des spec­ta­cles de magie. Et ce n’est pas seu­le­ment pour dire que la poésie est une forme de magie, qui crée des illu­sions et accom­plit des proues­ses, mais aussi pour rap­pe­ler après Kafka que la poésie, comme la magie, « ne crée pas, mais invo­que ». Car le poème dit le monde et nomme les choses, fait reve­nir les sou­ve­nirs et sus­cite des appa­ri­tions. Cette ren­contre avec Gérard Macé, animée par Laurent Demanze (ensei­gnant à l’ENS et membre du CEP), sera l’occa­sion d’inter­ro­ger ses liens à la biblio­thè­que et ses pra­ti­ques de lec­teur, en se deman­dant par quel­les inven­tions et quels détours ima­gi­nai­res il remet les savoirs en mou­ve­ment. Mais ce sera aussi l’occa­sion de l’enten­dre lire quel­ques extraits de Promesse, tour et pres­tige, et de dis­cu­ter libre­ment avec lui.