écritures contemporaines

 

La littérature contemporaine à l’Université

S’inter­ro­ger sur la place de la lit­té­ra­ture contem­po­raine à l’uni­ver­sité est essen­tielle pour com­pren­dre les enjeux de nos tra­vaux. L’uni­ver­sité a tou­jours eu pour ambi­tion de trans­met­tre les savoirs. Non pas seu­le­ment les savoirs déjà connus et reconnus, comme un conser­va­toire des pra­ti­ques et des connais­san­ces, mais aussi les recher­ches en cours, les nou­vel­les pers­pec­ti­ves du savoir. L’ensei­gne­ment de la lit­té­ra­ture contem­po­raine s’ins­crit dans cette ambi­tion : dire un savoir, mais dans sa genèse.

Cependant, la proxi­mité des auteurs a sou­vent été perçue à la fois comme un risque et un écueil. Un risque, parce que le pré­sent nous rend myope, les valeurs sont encore mobi­les, les arêtes des événements encore peu contras­tées. En un mot, le tri­bu­nal du temps n’a pas encore rendu son juge­ment. Mais l’on sait que ce juge­ment du temps ne cesse d’évoluer, que ceux sont que nous his­sons désor­mais dans notre pan­théon ont connu des siè­cles d’ano­ny­mat, des pério­des de latence et connaî­tront des heures dis­crè­tes : c’est un juge­ment qui ne cesse d’être rendu d’année en année, se contes­tant et sapant son auto­rité à mesure. Un écueil ensuite, parce que l’on craint de confon­dre l’écriture uni­ver­si­taire et la décou­verte jour­na­lis­ti­que. Mais tout l’enjeu est bien celui-là, de consi­dé­rer les œuvres du pré­sent avec les outils cri­ti­ques, les savoirs uni­ver­si­tai­res qui ont fait leur preuve sur les siè­cles pré­cé­dents. Et sans doute que le lan­gage uni­ver­si­taire saura se renou­ve­ler au contact des œuvres d’aujourd’hui.