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Journée d’études : classicisation du contemporain. Marie-Odile André et Mathilde Barraband vous proposent à Paris III de suivre le devenir-classique de la littérature au présent
Rencontre avec Dominique Viart : dans le cadre de son séminaire sur les enjeux du contemporain, Laurent Demanze s’entretient mardi 19 novembre 2013 avec Dominique Viart, à l’ENS de Lyon.
Les existences ordinaires méritent-elles que l’on raconte leur histoire ? Ont-elles même une histoire à raconter ? Emmanuel Carrère répond oui sans hésiter. D’autres vies que la mienne, cet objet littéraire non identifié, occupe dans l’œuvre de Carrère une place unique. Il arrive après deux œuvres majeures. Tout d’abord, L’Adversaire (2000), moment clé dans la carrière de l’écrivain, qui raconte l’histoire, vraie et pourtant parfaitement invraisemblable, de l’assassin et menteur professionnel Jean-Claude Romand : sombre biographie d’une vie, somme toute, extraordinaire. À L’Adversaire suit Un roman russe (2007) : longue exploration, à travers des voyages en Russie, des reportages tournés à Kotelnitch et d’enquêtes menées au sujet de ses ancêtres, de la vie intime de l’écrivain. Carrère nous livre d’abord le récit d’une existence extraordinaire, puis un grand monument autobiographique. Et en 2009 arrive D’autres vies que la mienne : le récit vrai de vies ordinaires qui n’ont rien à voir, ou très peu, avec la vie de l’écrivain. L’histoire, sans fiction, de gens communs aux existences communes, depuis un couple de français rencontrés au Sri Lanka lors du tsunami de 2004 jusqu’à Juliette, la belle-sœur de Carrère, juge au tribunal d’instance de Vienne, de son mari Patrice et de son collègue Étienne Rigal. Ce projet a de quoi surprendre. Carrère le rappelle dans la quatrième de couverture : « Quelqu’un m’a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n’écris-tu pas notre histoire ? (…) Tout y est vrai ».
On l’aura compris, dans les romans d’Emmanuel Carrère, la voix du narrateur ne se distingue pas de celle de l’auteur. Cette même voix de narrateur-auteur traverse les différents récit et les lie dans une vaste œuvre. Les romans se suivent, et il n’y a pas de solution de continuité entre la première page de D’autres vies que la mienne et la fin d’Un roman russe. La vie de l’écrivain est l’axe qui traverse les différents romans, afin de donner naissance à cet étrange genre que Carrère nomme le « roman sans fiction » : « Ce genre qui n’en est pas un, cette forme bizarrement très simple de raconter une histoire en racontant pourquoi je la raconte, est pour moi une façon de prendre le lecteur par la main et de le persuader de m’accompagner ». Carrère s’inscrit dans la tradition de la « non-fiction novel », dont De sang froid de Truman Capote est le modèle. D’un certain point de vue, ce projet littéraire ne semble pas très éloigné de la chronique journalistique – et Carrère ne le dément pas : « Non seulement le travail de journaliste me sert-il pour écrire mes livres, mais je ne vois pas du tout de discontinuité entre celui-ci, tel que j’ai eu l’occasion de le pratiquer, et le travail littéraire. S’il y a une différence, elle est quantitative. Dans un livre, on a plus d’espace, de temps, de possibilités de creuser, de liberté. Mais qualitativement, je ne fais pas de différence ». Le style de Carrère dans D’autres vies que la mienne est fluide, transparent, ne cherche pas le spectaculaire, il subit l’épure d’une parole qui s’efface derrière la parole de l’autre. Cependant, la construction journalistique du récit est elle-même source de romanesque.
Dans D’autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère est un peintre, et ses biographiés sont ses modèles, où il ne cesse de se regarder comme dans un miroir. Le principal obstacle pour dire la vie de l’autre, est justement cette altérité, quelque chose d’inconciliable qui sépare le biographe et le biographié. Cette séparation est fruit de la catastrophe, au sens premier : un événement renversant dont les conséquences ne peuvent être réparées. La maladie, l’amputation, la mort, la perte : « La veille encore ils étaient comme nous, nous étions comme eux, mais il leur est arrivé quelque chose qui ne nous est pas arrivé à nous et nous faisons maintenant partie de deux humanités séparées ». Carrère n’a de cesse de se comparer à son modèle, à cet autre impénétrable qui fonctionne comme son reflet inversé. Il ne peut s’empêcher de pointer du doigt la souffrance de l’autre, produite par la mort d’une fille ou d’une compagne, un cancer ou une amputation, et de la comparer à son propre bonheur, de mettre face à face la pauvreté de l’autre et la vie bourgeoise de celui qui écrit, mais aussi de remarquer ce que l’autre possède (l’amour, l’engagement avec un autre), et dont il se croit dépossédé. « J’essaie d’imaginer cette vie si paisible et si éloignée de la mienne »#, dit le narrateur-auteur au sujet de Juliette. Ainsi, face à l’imperméabilité de la vie de l’autre, la seule façon de parler de l’autre est de parler de soi, par un jeu de reflets inversés et de correspondances en creux. La seule façon de saisir la vie de l’autre, est de l’imaginer ; et, puisque l’on imagine à partir de ce qui nous rend différents, Carrère comprend qu’il faut parler de soi pour parler de l’autre. Ainsi, D’autres vies que la mienne est autant un portrait de vies qu’un autoportrait. C’est justement l’un des biographiés et principal interlocuteur de Carrère, Étienne Rigal, qui déchiffre ce besoin dans le roman : « [Étienne] aime parler de lui. C’est ma façon, dit-il, de parler des autres et aux autres, et il a relevé avec perspicacité que c’était la mienne aussi. Il savait que, parlant de lui, je parlerais forcément de moi ». On peut d’ailleurs voir en Étienne une sorte de figure de proto-écrivain, dans la mesure où c’est lui qui le premier parle de Juliette et met en scène cette parole. L’écrivain retrouve chez Étienne Rigal la même attention aux vies ordinaires et le même souci de justice qui sous-tendent son projet.
Si Carrère doit parler de lui pour parler des autres, c’est parce qu’il y a, dans les vies qu’il tente de rapporter, quelque chose qui lui échappe, qui demeure incompréhensible ; quelque chose qui, de fait, relève de l’extraordinaire. Mais d’un extraordinaire différent de celui, par exemple, de Jean-Claude Romand. Il s’agit, si l’on peut s’exprimer ainsi, de mettre en lumière un « extraordinaire ordinaire » : ou comment des vies sont bouleversées par des catastrophes comme la mort ou la maladie. Ce sont des soucis communs, fréquents, individuels mais pas singuliers : et pourtant, leur faire face et les subir ne relève pas moins d’un caractère extraordinaire. Dans Le portrait de Dorian Gray, un des personnages d’Oscar Wilde lance un aphorisme qui est resté célèbre : « Les tragédies des autres sont toujours d’une banalité désespérante ». Tout le projet de Carrère dans D’autres vies que la mienne est de renverser cette idée. Pour cela, il n’a de cesse de ramener à soi toutes les questions et les problèmes que se posent les autres et de se les approprier. Cela est représenté par une double figure d’animal fantasmatique qui ronge tout autant l’écrivain que le modèle. Dans le fantasme d’Étienne Rigal, c’est un rat qui le ronge ; pour Carrère, c’est un renard : « L’image du rat, cependant, m’est familière. Sauf que l’animal qui me ronge, moi, de l’intérieur, c’est un renard ». Et là, l’écriture de Carrère a maille à partir avec la psychanalyse. Son écriture intériorise en effet le malheur de l’autre comme une forme d’écriture thérapeutique : « Je déteste qu’on emploie le mot “maman” autrement qu’au vocatif et dans un cadre privé […]. Pourtant, même pour moi, celle qui allait mourir, ce n’était pas la mère d’Amélie, de Clara et de Diane, mais leur maman […]. J’avais envie de dire, à voix basse : maman, et de pleurer et d’être, pas consolé, non, mais bercé, juste bercé, et de m’endormir ainsi ». On parle donc de soi pour parler de l’autre, mais on parle aussi de l’autre pour parler de soi, et plus important, pour faire un travail sur soi par l’écriture. Cette pensée d’une thérapeutique de la parole, d’une écriture qui pourrait résoudre les maux par l’énonciation même, constitue un lieu commun de la pensée contemporaine qui conduit à penser la littérature comme un exercice de renversement, d’exhaussement de la souffrance.
Dans La transparence du Mal, Jean Baudrillard fait une distinction entre les concepts de différence et altérité. La différence est le trait particulier qui n’oppose que relativement, et qui permet la communication jusqu’à un certain degré. L’altérité, elle, est irréconciliable, et interdit toute forme de communication. Si Baudrillard emploie cette distinction dans un sens ethnologique ou anthropologique, Carrère se l’approprie dans le quotidien social. Les formes de l’autre explorées par Carrère dans D’autres vies que la mienne sont diverses. Il y a tout d’abord ce qui relève de la différence : c’est le récit de sa difficulté pour fréquenter des gens qui lui sont différents, qui sont pauvres, qui ont des ambitions différentes ou pas d’ambition du tout, qui vivent dans des banlieues où lui n’habiterait pas, avec des modes de vies qui ne sont pas les siens. Ces différences, il ne cesse de les relever avec un certain malaise. Cependant, ce qui est vraiment essentiel, et en même temps inexprimable, c’est l’altérité : l’expérience radicalement autre, ce qui nous reste toujours radicalement étranger parce qu’inhumain. C’est la mort, c’est la perte irréparable d’un être aimé, ou la perte irréparable de soi-même, se voir devenir l’autre, méconnaissable (par la maladie, l’amputation, etc). Ainsi, Carrère non seulement nous parle d’autres vies que la sienne, mais surtout il nous parle d’autres morts que la sienne, d’autres pertes que la sienne, et explore une frontière qui demeure inébranlable entre ceux qui ont subi la perte et ceux qui n’ont pas connu ce malheur, par exemple avec le couple de français ayant perdu leur fille lors du tsunami : « Nous avons été à la fois aussi intimement proches et aussi radicalement séparés qu’il est possible de l’être »# ; ou encore avec la rencontre entre Étienne et Juliette : « Ils s’étaient reconnus. Ils avaient traversé les mêmes souffrances, dont on n’a pas idée si on ne les a pas traversées ».
Or, ce que Carrère expose dans son récit, c’est que la compréhension de cette altérité radicale est ce qui permet de transcender la différence entre les hommes. C’est lorsque l’écrivain s’approprie le sujet de la perte, de l’expérience catastrophique d’autrui pour en faire un récit, que la différence avec autrui est effacée ou dépassée ; et ce parce que l’écrivain, selon Carrère, écrit des livres à partir de son propre mal, qui est le même mal qui en conduit d’autres à la maladie et à la mort : « J’y reconnais aussi une part de moi-même, celle qui s’est reconnue en Romand, mais moi j’ai eu de la chance, j’ai pu faire des livres de mon mal plutôt que des métastases ou des mensonges ». Pour saisir la souffrance de l’autre, il lui faut explorer et faire l’expérience de sa propre souffrance, et cette exploration se fait par l’écriture. Ainsi, toute l’œuvre est bâtie sur cette formule du psychanalyste Pierre Cazenave : il s’agit d’exhumer « une solidarité inconditionnelle avec ce que la condition d’homme comporte d’insondable détresse ». La souffrance, l’insondable détresse étant l’Autre de tous les hommes, le geste de partage de la détresse tenté ici par Carrère a pour but d’effacer des différences que l’on pouvait croire inconciliables, et d’établir une communication, une « solidarité » entre des existences que tout semble opposer. Ainsi, nous percevons aussi une évolution chez le narrateur-auteur qui, d’une relative mise en valeur de sa différence au début du récit, en arrive à ce mot conclusif : « Ah, et puis : je préfère ce qui me rapproche des autres hommes à ce qui m’en distingue. Cela aussi est nouveau ». Carrère n’est pas dupe : il ne prétend pas partager la souffrance qu’il n’a pas connue. Cependant, le changement qui a lieu dans le récit est un changement de posture, de positionnement éthique : il s’agit de transcender la différence au profit d’un apprentissage de la communauté humaine.
Pourtant, une question s’impose à Carrère inévitablement : la question de la légitimité. Comment dire l’horreur de l’autre depuis son propre bonheur ? Cette question, le narrateur-auteur ne cesse de se la poser, à partir du sentiment de culpabilité de l’homme marié face au veuf, du père face aux parents qui ont perdu leurs enfants, de l’homme sain face au malade, du riche face au pauvre, de l’homme heureux face au malheureux. De quel droit peut-on dire un malheur que l’on ne partage pas, dans lequel l’on n’est pas impliqué, ou que de façon indirecte ? Encore une fois, c’est Étienne Rigal qui apporte la réponse : « Un jour, j’ai dit à Étienne : Juliette, je ne la connaissais pas, ce deuil n’est pas le mien, rien ne m’autorise à écrire dessus. Il m’a répondu : c’est ça qui t’y autorise ». Il ne s’agit pas seulement de se dire que c’est justement l’autre, le témoin extérieur, qui précisément par cette extériorité est plus capable de raconter l’histoire de l’autre que celui pour qui est directement impliqué dans l’histoire en question ; il s’agit aussi de voir que c’est par le fait de mettre en doute sa propre légitimité comme témoin, de remettre en cause le positionnement éthique de l’écrivain, que l’écrivain gagne la légitimité nécessaire pour raconter une telle histoire. Or, pour être légitimé, il faut, comme Carrère le signale dès la quatrième de couverture, que l’ouvrage soit une commande. Le moment clé du récit est cet instant où Étienne transmet l’histoire à Carrère pour la raconter, et par là le légitime : « À aucun moment il n’avait manifesté qu’il me connaissait comme écrivain mais là, devant tout le monde, les yeux dans les yeux, il m’a dit : vous devriez y penser, à cette histoire de la première nuit. C’est peut-être pour vous ». Cette délégation de parole consacre la dimension testimoniale de l’écrivain, lui conférant à la fois une légitimité et une mission.
Cette mission est, tout d’abord, de transmettre la parole de l’autre. Il est intéressant, de ce point de vue, d’examiner la structure du récit dans sa dimension hétérogène. Sous forme presque de chronique journalistique, voire de prise de notes, le narrateur-auteur ne cesse d’annoncer un produit fini, le « livre », qui n’arrive jamais. Carrère ne corrige ni ne modifie son texte : il nous le livre tel qu’il l’écrit, mais il inclut la note, le commentaire, que le biographié a laissé dans la marge. La parole de l’autre est rapportée brutalement, soit sous forme de prise de notes, soit par un discours direct libre. Si le produit fini conserve cette forme recherchée de brouillon, c’est parce que c’est la seule façon de préserver et respecter la parole de l’autre. Toute modification du texte, toute correction, contribue à une confusion des voix : le produit fini qui est sans cesse annoncé et qui n’arrive jamais (« J’ignore si le précédent paragraphe figurera dans le livre »# se demande par exemple le narrateur-auteur) contribuerait à brouiller les voix et les discours, ce qui serait contraire à la mission, au devoir de l’écrivain : dire l’autre, transmettre sa vie et sa parole dans leur intégrité, sans tenter de se l’approprier. Ainsi, si le récit annonce toujours un récit sur l’autre, ce que nous avons en réalité est un dialogue avec l’autre.
La parole rendue n’est pas seulement celle, immédiate, du biographié qui lit le manuscrit et qui y apporte des corrections (Étienne, Patrice) : Carrère prend aussi en compte la réaction future des individus impliqués dans l’histoire, mais trop jeunes encore pour réagir au livre, à savoir Clara, Diane et Amélie, les filles de Juliette et Patrice, qui liront un jour ce récit sur la mort de leur mère. C’est en prenant en compte cette deuxième parole rendue que se dessine le deuxième pan du devoir éthique de l’écrivain : bâtir un monument funèbre à l’usage des proches, rendre un hommage. Paradoxalement, cette parole qui se veut ouverte pense dans le même temps le livre comme un lieu de mémoire de la vie maternelle pour les filles de Juliette. Le récit se ferme sur la formulation du désir de l’auteur de doter son livre d’une fonction guérisseuse : « Et moi qui suis loin d’eux, moi qui pour le moment et en sachant combien c’est fragile suis heureux, j’aimerais panser ce qui peut être pansé, tellement peu, et c’est pour cela que ce livre est pour Diane et ses sœurs ». Et la seule chose qui peut être pansée par l’écriture, par le récit sur la disparition de l’autre, c’est la mémoire. D’autres vies que la mienne, œuvre d’un témoin extérieur, veut jouer le même rôle que le diaporama que Patrice construit pour ses filles avec des photos de leur mère : il veut être un souvenir, un hommage, une commémoration. Le devoir de l’écrivain, la mission qui accompagne la transmission, est de soigner les blessures de la perte. D’autres vies que la mienne n’est pas un récit, c’est un tombeau.
Arturo Sánchez Mercadé et Mathilde de Maistre
Repères bibliographiques :
Emmanuel Carrère, D’autres vies que la mienne, Paris, P.O.L, « Folio », 2013 [2009].
Emmanuel Carrère, L’Adversaire, P.O.L, Paris, 2000.
Emmanuel Carrère, Un roman russe, Paris, P.O.L, 2007.
Jean Baudrillard, La transparence du Mal : essai sur les phénomènes extrêmes, Paris, Galilée, 1990, « L’espace critique ».
Émile Brière, « Emmanuel Carrère, d’autres vies et la sienne », Le Magazine Littéraire, n° 526, 2012. Consultable en ligne : www.cairn.info/magazine-le-m...
Laurent Demanze, « Les vies romanesques d’Emmanuel Carrère », Roman 20-50. Consultable en ligne : https://www.academia.edu/25798957/Les_vies_romanesques_dEmmanuel_Carr%C3%A8re
Laurent Demanze et Emmanuel Carrère, « Une façon de vivre », Roman 20-50. Consultable en ligne : https://www.academia.edu/25436329/_...%C3%A7on_de_vivre_._Entretien_avec_Emmanuel_Carr%C3%A8re
Hélène Gaudreau, « Emmanuel Carrère : quand la réalité dépasse la fiction », Nuit blanche, le magazine du livre, nº81, 2000-2001, p.6-8. Consultable en ligne : http://id.erudit.org/iderudit/20801ac
Marie-Claude Fortin, « Emmanuel Carrère – Portrait en creux », Entre les lignes : le plaisir de lire au Québec, vol.8, nº3, 2012, p.9. Consultable en ligne : http://id.erudit.org/iderudit/65969ac