écritures contemporaines

Colloque international : « Dire la poésie ? »

Jeudi 12 à samedi 14 septembre 2013, Musée d’Art moderne de Saint-Étienne Métropole

Colloque orga­nisé par Jean-François Puff, avec le sou­tien du CIEREC et en par­te­na­riat avec le Musée d’art moderne de Saint-Étienne métro­pole et média­thè­que Tarentaize

Depuis les années 70, la lec­ture publi­que de poésie a connu un déve­lop­pe­ment sans pré­cé­dent, dans le champ poé­ti­que fran­çais ; au point que l’on peut dire que cette pra­ti­que fait désor­mais partie de l’ethos du poète contem­po­rain. Loin de repré­sen­ter une simple ora­li­sa­tion de l’écrit, la lec­ture publi­que peut en effet être consi­dé­rée comme un « mode ori­gi­nal par­ti­cu­lier / auto­nome / d’exis­tence de la poésie », comme l’écrit le poète Jacques Roubaud dans le texte qui donne, sous une forme inter­ro­ga­tive, son titre à ce col­lo­que. Si dire et enten­dre de la poésie, dès lors, se fait à part égale avec la lec­ture silen­cieuse, la spé­ci­fi­cité de ce « mode d’exis­tence » impli­que qu’on en inter­roge l’his­toire, la forme et les enjeux.

Tel est l’objet de ce col­lo­que du CIEREC, orga­nisé en par­te­na­riat avec le Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole et la média­thè­que Tarentaize, dans lequel les réflexions des cher­cheurs croi­se­ront des lec­tu­res de poètes et de comé­diens. Programme com­plet

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Colloque : Les chemins de Pierre Bergounioux

22-24 mai 2013 MSH de Clermont-Ferrand

Organisé par la MSH de Clermont-Ferrand et le CELIS (Centre de recher­che sur les lit­té­ra­tu­res et la socio­poé­ti­que) de l’Université Blaise Pascal - Équipe « Littératures 20/21 » (en col­la­bo­ra­tion avec le CIEREC de Saint-Étienne et l’uni­ver­sité de BARI)

Le col­lo­que auquel nous vous convions est le pre­mier orga­nisé en France, sur l’œuvre d’un auteur qui écrit depuis trente ans, a publié une œuvre consi­dé­ra­ble (près de 70 titres) récom­pen­sée par plu­sieurs prix.

Ce col­lo­que se pro­pose d’abor­der la période la plus réso­lu­ment nar­ra­tive de l’écriture, c’est-à-dire celle qui va de 1984 à 2001 ; et dans cette même période, le corpus se limi­tera aux récits. Désormais, la paru­tion des Carnets de note, en par­ti­cu­lier les deux pre­miers volu­mes, per­met­tent d’appor­ter un éclairage pré­cieux sur le par­cours qui conduit Bergounioux du roman à des récits plus brefs.

Pour cette pre­mière étape d’un pro­gramme de recher­ches qui devrait se pour­sui­vre avec les textes réflexifs de Pierre Bergounioux, nous pro­po­sons le titre qui est aussi l’idée direc­trice de nos recher­ches : « Se faire écrivain par la « conquête sym­bo­li­que du réel » ». Car c’est bien la visée réa­liste, l’inter­ro­ga­tion du monde et l’inven­tion de nou­veaux outils pour le dire et le penser (sans oublier la crainte peut-être, source d’une féconde inquié­tude, de ne pas tou­jours être à même de mettre en œuvre une si haute exi­gence), qui nous sem­blent pré­pon­dé­ran­tes dans l’entre­prise lit­té­raire de Pierre Bergounioux, et ce dès son entrée dans l’écriture. Il s’agira en fin de compte d’esquis­ser une esthé­ti­que roma­nes­que et de déga­ger quel­ques che­mins d’une pensée forte, qui s’atta­che sans relâ­che à élucider le monde dont nous héri­tons, et que nous trans­met­tons.

Dès lors, nous atten­dons aussi bien des ana­ly­ses for­mel­les que thé­ma­ti­ques, ou plus concep­tuel­les, visant à dres­ser le por­trait lit­té­raire du pre­mier Bergounioux.

Programme com­plet

Colloque international : « Eric Chevillard »

26 et 27 mars 2013, organisé par Pierre Jourde et Olivier Bessard-Banquy

Site de l’antenne uni­ver­si­taire de Valence, uni­ver­sité Stendhal-Grenoble III.

Étude d’ensem­ble de l’œuvre d’Eric Chevillard sous tous ses aspects (le roman­cier, le blo­gueur, le cri­ti­que lit­té­raire) per­met­tant de mettre en lumière un pan ori­gi­nal de la lit­té­ra­ture contem­po­raine, où la créa­tion la plus exi­geante est enga­gée dans la média­tion.

Eric Chevillard, qui ne paraît pra­ti­que­ment jamais en public, a accepté d’être pré­sent au col­lo­que et de par­ti­ci­per aux dis­cus­sions. Le col­lo­que s’accom­pa­gnera d’une séance de signa­ture et d’une lec­ture des textes de l’auteur à la média­thè­que de Valence. La plus grande place sera accor­dée aux débats, sur la base de com­mu­ni­ca­tions rapi­des (15 à 20 minu­tes maxi­mum), qui s’atta­che­ront à aller à l’essen­tiel de la réflexion et à donner des pistes pour la dis­cus­sion. Le col­lo­que aura lieu la der­nière semaine de mars 2013, sur le site de l’antenne uni­ver­si­taire de Valence, uni­ver­sité Stendhal-Grenoble III. Il sera orga­nisé sous l’égide de l’équipe « Traverses » (Grenoble III), diri­gée par Chantal Massol, en col­la­bo­ra­tion avec l’équipe « Telem » de Bordeaux III, diri­gée par Martine Mathieu-Job.

Programme com­plet

Fins de la littérature  : historicité de la littérature contemporaine

Colloque du 17 au 19 novembre 2011 à l’Université Lille 3
Organisation : Dominique Viart (Lille 3/IUF) et Laurent Demanze (ENS de Lyon)

Depuis peu, les dis­cours sur la « fin » de la lit­té­ra­ture se mul­ti­plient : ils déplo­rent la perte de son aura sociale, l’affai­blis­se­ment de son lec­to­rat et jugent avec nos­tal­gie les écrivains d’aujourd’hui ; ils évoquent les mena­ces qui pèsent sur le livre ou s’inquiè­tent de l’incer­ti­tude de son avenir numé­ri­que. Ces dis­cours de la fin réac­ti­vent une tona­lité cré­pus­cu­laire propre aux fins de siècle. En renouant avec des esthé­ti­ques du déclin, ils rejouent la pro­phé­tie hégé­lienne d’une mort de l’art. Mais ils poin­tent également ce qui mena­ce­rait notre temps : la dis­si­pa­tion de l’héri­tage huma­niste, de l’exi­gence intel­lec­tuelle et de l’esprit cri­ti­que dans un monde qui aban­donne la culture au spec­ta­cle et au marché. Il est temps d’inter­ro­ger ces dis­cours, d’en peser les argu­ments, les enjeux et les réfé­ren­ces. Car ils sont por­teurs d’une idéo­lo­gie ou pro­po­sent une repré­sen­ta­tion sin­gu­lière de la lit­té­ra­ture : ils per­pé­tuent, en ce début de 21e siècle, un geste de « l’adieu » volon­tiers adopté par les écrivains eux-mêmes. À moins que la lit­té­ra­ture ne cède à une pos­ture, pour mieux se figu­rer aujourd’hui comme sur­vi­vante à sa fin, comme une lit­té­ra­ture d’après la fin. Le projet « Fins de la lit­té­ra­ture » pro­pose de dres­ser une archéo­lo­gie de ces pré­dic­tions endeuillées, de les mettre à l’épreuve des faits et des idées, d’étudier les oeu­vres qui les dif­fu­sent ou les démen­tent. Le col­lo­que « Esthétiques de la fin » ouvre à l’ENS de Lyon une année de ren­contres por­tées conjoin­te­ment par quatre ins­ti­tu­tions (ENS de Lyon, Université Lille 3, IUF, MEL), au cours des­quel­les écrivains, pen­seurs, phi­lo­so­phes, socio­lo­gues, his­to­riens, lit­té­rai­res et cri­ti­ques croi­se­ront leurs appro­ches de la ques­tion.

L’Inactualité : La littérature est-elle de son temps ?

Colloque du 13 au 14 octobre 2011 à l’Université Lyon 3
Organisation : Gilles Bonnet (Lyon 3/groupe Marge)

La lit­té­ra­ture démode-t-elle ? « Celui qui appar­tient véri­ta­ble­ment à son temps, le vrai contem­po­rain », pro­pose ainsi Giorgio Agamben, « est celui qui ne coïn­cide pas par­fai­te­ment avec lui ni n’adhère à ses pré­ten­tions, et se défi­nit, en ce sens, comme inac­tuel ; mais pré­ci­sé­ment pour cette raison, pré­ci­sé­ment par cet écart et cet ana­chro­nisme, il est plus apte que les autres à per­ce­voir et à saisir son temps. »

Si l’écrivain, comme on l’a sou­vent dit, ne peut que s’exiler, par son geste même, de son époque et de ses urgen­ces, pour tenter de gagner un « retrait pensif », c’est alors non tant pour se com­plaire dans quel­que pas­séisme sté­rile que pour se consa­crer à « l’inven­tion du pré­sent » (Bergounioux). Contrairement aux dis­cours média­ti­ques en quête d’une asymp­to­ti­que simul­ta­néité avec l’événement, l’oeuvre lit­té­raire semble pac­ti­ser avec l’inac­tua­lité défi­nie par Nietzsche comme volonté « d’agir contre le temps, donc sur le temps, et, espé­rons-le, au béné­fice d’un temps à venir » (Considérations inac­tuel­les). La ten­ta­tion est pour­tant grande, pour qui vit l’écriture comme écart ou sépa­ra­tion de s’engouf­frer dans un désen­ga­ge­ment défi­ni­tif, « enfouis­se­ment cou­pa­ble dans l’ana­chro­nisme, l’Inactuel de l’Écrire » (Barthes). L’indi­vidu affronte alors la pres­sion de l’Histoire col­lec­tive, pour la refu­ser comme alié­na­tion.

Narrations d’un nouveau siècle : romans et récits français (2001-2010)

Direction : Bruno BLANCKEMAN, Barbara HAVERCROFT

Les réa­li­sa­tions lit­té­rai­res, les modè­les cultu­rels, les pra­ti­ques éditoriales ne ces­sent de bouger, dans des direc­tions et selon des logi­ques qu’il est sou­vent dif­fi­cile d’appré­hen­der. L’année 2011 semble être le moment oppor­tun pour pren­dre une pre­mière mesure de ces trans­for­ma­tions en étudiant les récits de la pre­mière décen­nie du XXIe siècle. Ce col­lo­que se veut donc un obser­va­toire cri­ti­que des évolutions les plus récen­tes de la lit­té­ra­ture nar­ra­tive et un labo­ra­toire théo­ri­que ouvert sans dis­cri­mi­na­tion aux dif­fé­ren­tes appro­ches per­met­tant d’en com­pren­dre les enjeux en temps réel. Narrations d’un nou­veau siècle : quels types de romans, récits, nou­vel­les, textes de soi, le XXIe siècle débu­tant génère-t-il ? Quelles images et quels ima­gi­nai­res les proses lit­té­rai­res pro­dui­sent-elles de ce même siècle ? Pour abor­der ces ques­tions, plu­sieurs axes pour­ront struc­tu­rer les com­mu­ni­ca­tions et les débats :

- un axe his­to­ri­que : quels événements mar­quants et quels phé­no­mè­nes de fond, natio­naux ou inter­na­tio­naux, inté­res­sent les récits ? Quelles rela­tions au passé et quel­les repré­sen­ta­tions du passé s’en déga­gent ? Quels éléments de conti­nuité et quels éléments de dis­tinc­tion s’obser­vent par rap­port aux oeu­vres publiées dans la pré­cé­dente décen­nie ? Ces ques­tions d’ordre thé­ma­ti­que inci­te­ront à s’inter­ro­ger aussi en termes d’his­toire lit­té­raire. Dans quelle mesure la repré­sen­ta­tion de ces événements peut-elle cons­ti­tuer un cri­tère de pério­di­sa­tion (lit­té­ra­ture fin de siècle / tour­nant de siècle / début de siècle) ? Que devient la lit­té­ra­ture en tant que dis­ci­pline cultu­relle et mode de créa­tion artis­ti­que ? Quelle légi­ti­mité recou­vre aujourd’hui l’idée de lit­té­ra­ture fran­çaise et, à tra­vers elle, de lit­té­ra­ture natio­nale ?

- un axe esthé­ti­que : quel­les œuvres notoi­res émergent depuis 2001 et selon quels cri­tè­res d’iden­ti­fi­ca­tion ? Comment évoluent les œuvres déjà consa­crées, cer­tai­nes dès les années 1960, d’autres au début des années 1980, plu­sieurs encore dans la décen­nie des années 1990 ? Ces ques­tions condui­ront à s’inter­ro­ger sur d’éventuelles esthé­ti­ques et poé­ti­ques com­mu­nes à ces dif­fé­ren­tes œuvres. On pourra ainsi se deman­der quel degré de per­ti­nence recou­vre encore la notion de genre, ce qu’il en est exac­te­ment des genres anciens (le roman, l’auto­bio­gra­phie) et des pra­ti­ques qui se fon­dent comme genres nou­veaux (l’auto­fic­tion, la bio­fic­tion) ou comme hybri­des (l’essai) et les conte­nus que recou­vrent aujourd’hui les idées d’avant-garde et d’expé­ri­men­ta­tion, de tra­di­tion et d’aca­dé­misme.

- un axe cultu­rel : com­ment se marque l’appar­te­nance de la lit­té­ra­ture à son envi­ron­ne­ment social, poli­ti­que, artis­ti­que, et com­ment inte­ra­git-elle avec lui ? On favo­ri­sera plu­sieurs ordres de ques­tion­ne­ment. Quels rap­ports la lit­té­ra­ture entre­tient avec l’idée de com­mu­nauté en géné­ral et avec cer­tai­nes com­mu­nau­tés en par­ti­cu­lier ? Qu’expri­ment les récits dont les auteur(e)s vien­nent d’ailleurs, sou­vent d’ancien­nes colo­nies, dans les­quels se mani­fes­tent les ten­sions entre deux cultu­res ? Comment évolue la lit­té­ra­ture des femmes, sou­vent axée sur des pro­blé­ma­ti­ques rela­ti­ves au genre sexuel, mais éloignée de tout fémi­nisme mili­tant ? Peut-on parler d’écritures gays ? En même temps que des œuvres, c’est la ten­ta­tion d’une appro­che cultu­ra­liste du phé­no­mène lit­té­raire, les échos et les réti­cen­ces qu’elle ren­contre en France, qui pourra ainsi être abor­dée.